L’énergétique traditionnelle chinoise est issue d’une observation assidue du cosmos et du monde. Elle utilise les analogies avec l’univers pour décrire le fonctionnement du corps et de l’esprit. On parle de cosmologie corrélative. Autrement dit, ce qui se produit dans l’univers est similaire à ce qui arrive sur terre, ou à ce qui se manifeste dans le corps, dans un tissu ou une cellule du corps, etc. Cet article donne quelques notions concernant les saisons en énergétique chinoise et leurs impacts sur notre santé.
Les saisons selon la tradition chinoise.
Notre corps est « programmé » pour vivre selon les saisons naturelles qui ont chacune une fonction organique et émotionnelle. La tradition chinoise divise l’année en quatre saisons qui correspondent aux quatre mouvements de la nature dans l’hémisphère nord de la terre. Il y a pourtant plusieurs différences avec le découpage occidental des saisons.
Premièrement, pour passer d’une saison à l’autre, les chinois passent par une intersaison de trois semaines. On raconte que le palais de l’empereur était conçu avec 4 pavillons (un par saison) orientés selon les 4 points cardinaux, et un pavillon central. L’empereur changeait de pavillon à chaque saison. Il résidait 3 semaines dans le pavillon central entre chaque saison.
De plus, les saisons sont centrées sur les solstices et équinoxes. Autrement dit, le 21 mars est le milieu du printemps qui commence donc le 15 février. C’est à peu près l’époque où les premières plantes fleurissent comme les mimosas, cognassiers du Japon et forsythias.
Quel mouvement énergétique pour quelle saison ?
Chaque saison est associée à un mouvement de la vie. Ainsi, le printemps est associé au mouvement ascendant, celui de la croissance, de l’extériorisation. Comme les plantes qui ressortent de terre et se déploient vers le ciel. Le printemps est aussi l’enfance de l’homme, c’est le moment pour chacun de préparer son champ, de s’ouvrir au monde, de prendre la parole, après le sommeil de l’hiver. L’été poursuit le mouvement d’extériorisation, c’est celui des travaux de récoltes, de faire des réserves, de l’ouverture aux autres, des rencontres. L’automne a un mouvement descendant, il permet aux arbres de perdre leurs feuilles, aux animaux d’hiberner, aux hommes de s’apaiser et de préparer l’hiver. L’hiver est un mouvement de repos, de ressourcement, de sommeil, on recharge les batteries. Le soleil est bas, les journées courtes, le travail réduit. Entre chaque saison, l’intersaison est un moment de calme, de centrage, comme un temps de repos avant de passer à l’étape suivante. Pour découvrir une autre lecture des saisons en énergétique, référez-vous à cet article.
Tableau des saisons en énergétique chinoise
15 février – 27 avril | Printemps | Mouvement ascendant |
28 avril – 14 mai | Intersaison | Recentrage |
15 mai – 27 juillet | Eté | Extériorisation |
28 juillet – 14 août | Intersaison | Recentrage |
15 août – 27 octobre | Automne | Mouvement descendant |
28 octobre – 14 novembre | Intersaison | Recentrage |
15 novembre – 27 janvier | Hiver | Intériorisation |
28 janvier – 14 février | Intersaison | Recentrage |
Quelles relations analogiques entre corps et saisons ?
L’énergétique traditionnelle chinoise relie chaque saison, par analogie, avec une fonction énergétique interne du corps, un tissu et une émotion. Le printemps est ainsi associé aux tendons et aux muscles qui nous permettent le mouvement. Il est également en relation avec la capacité d’extériorisation de l’individu et à l’extrême peut devenir de la colère. L’été est associé au sang et au système cardio-vasculaire qui nourrit le corps. Cette saison est reliée à la joie, la plénitude. L’automne est associée à la peau qui protège et défend le corps contre les agressions. Elle est aussi synonyme d’intériorisation et à l’extrême peut devenir tristesse. L’hiver est la saison des os et des moelles, les tissus les plus denses et profonds du corps qui constituent notre essence. L’hiver est en relation avec la confiance, qui, quand elle vient à manquer, peut générer de la peur. Enfin, les intersaisons sont associées aux fascias, ces tissus qui relient et soutiennent toutes les parties du corps, comme les intersaisons s’intercalent et relient les grandes saisons entre elles. Elles peuvent à l’extrême s’exprimer par des soucis et inquiétudes.
Que penser de ces analogies entre corps et saisons ?
Évidemment il ne s’agit pas pour les chinois d’être exclusif. Les muscles peuvent se traiter à n’importe quel moment du calendrier et la tristesse peut intervenir en été. Il s’agit peut-être d’indiquer que certaines saisons vont profiter davantage à certains organes, mais surtout d’indiquer aux hommes que certains tissus du corps et certaines émotions ont une « expression » ou un comportement analogue à la saison associée. Muscles et printemps ont la même fonction énergétique : le mouvement ; le sang et l’été nourrissent le corps, les os et l’hiver potentialisent l’énergie en profondeur.
Quels comportements pour quelles saisons ?
Pour beaucoup d’entre nous, la vie occidentale actuelle est très éloignée des saisons. Nous prenons nos vacances en été pour nous reposer, tandis que nous travaillons dur en hiver ; nous ne ralentissons pas en automne car c’est la rentrée scolaire et notre sommeil est souvent tardif en hiver, alors même que notre corps cherche à se ressourcer. Cette vie à « contre saison » génère nombre de difficultés que le corps doit traverser. Par exemple, on constate en énergétique que dans les phénomènes allergiques saisonniers, outre l’exposition aux toxiques environnementaux et alimentaires, le corps peut exprimer, par une sur-réaction du système immunitaire, un manque de ressources intérieures du fait d’un repos insuffisant en hiver.
Quels apports de l’énergétique chinoise en fonction des saisons?
L’énergétique Traditionnelle Chinoise prend en compte les temporalités des saisons. Par exemple, les pouls n’ont pas les mêmes qualités en hiver où ils doivent être profonds, qu’en été où on les attend larges et superficiels. S’ils ne respectent pas ces qualités, c’est un signe que le corps vit à contre saison et dépense de l’énergie pour s’adapter. Pour compléter, le corps n’a pas les mêmes besoins alimentaires en hiver quand il lutte contre le froid qu’en été où il doit au contraire se protéger de la chaleur. Les protéines seront indispensables l’hiver, et plus faiblement dosées dans le régime alimentaire estival.
Le praticien s’appuie sur les caractéristiques des saisons pour adapter son intervention. Il pourra vous demander par exemple spécifiquement de venir consulter au solstice pour établir un bilan énergétique précis. L’énergétique traditionnelle chinoise permet d’aider le corps à s’accorder avec les saisons. Dans cette perspective, consulter juste après les changements de saison peut s’avérer profitable.